Sonia Barbot : histoire d’une trajectoire de pilote

Le partenariat entre Sonia et Nova Moto a un an maintenant. Grâce à Bruno Marlin du Team Les Marluches, qui, après sa carrière de compétiteur stoppée en 2016, se charge désormais de l’assistance de Sonia, autant en Rallye qu’en vitesse (Ultimate Cup) en 2019.

La mise en contact s’est faite très naturellement, dans la continuité pour Nova Moto dont la démarche a toujours été motarde, amicale, avec l’objectif d’accompagner des personnes inspirantes et partageant les mêmes valeurs.

Avant d’embrayer sur une nouvelle saison, c’est l’occasion de partager quelques impressions, confidences avec les lecteurs de Nova Moto d’une nana pleine de peps, d’humour, bosseuse et maman. Juste une femme sur tous les fronts, dont celui, pas anodin, de la compétition moto.

Départ Spéciale Nuit avec Laureen, et avec …le smile 😉

Nova Moto : Tu m’as raconté, lors de notre première rencontre à Dijon, il y a presque un an jour pour jour, ton histoire de moto.
Peux-tu nous la partager ici ?

Sonia : Avec plaisir Isabelle, c’était aux alentours de janvier, (je ne te donne pas l’année, des petits malins risquerait de trouver mon âge 😉 ) mon père me demande ce que je voudrai pour mes 11 ans. Je lui réponds, comme chaque année à la même période : « – Un cheval ». Et comme je me sentais assez grande, j’ai rajouté « ou bien, une moto ».

11 ans : une moto pour Sonia !
Ne me demande pas pourquoi cette année je me suis décidée, je ne sais pas. J’avais du regarder un truc la veille à la TV. Mes parents n’étant pas motards, va savoir d’où cette passion est arrivée.  En tout cas, qu’elle était déjà là, c’est une certitude. Mon père est très bon en mécanique et a toujours bricolé des moteurs, des bateaux, de la fibre et des mobylettes. Pour les mobylettes, c’était bien avant que je naisse. Pour le reste, je crois que je suis le garçon qu’il a toujours voulu ;). Mais je m’égare…

Donc pour en revenir à notre story, Le jour de mon anniversaire arrivant, mon père me lança  » je t’ai trouvé ce que tu voulais ». J’ai répondu: « Un cheval?  il rétorqua: « non une moto!!! » Quelle surprise!! J’ai sauté de joie! (Un très bon ami de mon père assez aisé, avait acheté un cross à son fils. Le gamin ne faisant que bêtises sur bêtises, il se la fit confisquer. Son père est donc allé voir le mien en lui disant, tiens, prends. Tu voulais pas une moto pour ta fille?) Mon père étant un sacré numéro, racontant toujours ce qui l’arrange… (hum) J’ai appris, il y a deux mois – Lorsque je suis allée récupéré chez lui cette moto qu’il voulait benner-  Qu’en fait, son pote ne lui avait pas donné mais qu’il l’avait bien payé ).
Maintenant, elle est à la maison et je vais la restaurer (quand on ne sera plus confiné).

Nova Moto : Tu m’as raconté, lors de notre première rencontre à Dijon, il y a presque un an jour pour jour, ton histoire de moto. Peux-tu nous la partager ici ?

Sonia : Avec plaisir Isabelle, c’était aux alentours de janvier, (je ne te donne pas l’année, des petits malins risquerait de trouver mon âge 😉 ) mon père me demande ce que je voudrai pour mes 11 ans. Je lui réponds, comme chaque année à la même période : « – Un cheval ». Et comme je me sentais assez grande, j’ai rajouté « ou bien, une moto ».

11 ans : une moto pour Sonia !
Ne me demande pas pourquoi cette année je me suis décidée, je ne sais pas. J’avais du regarder un truc la veille à la TV. Mes parents n’étant pas motards, va savoir d’où cette passion est arrivée.  En tout cas, qu’elle était déjà là, c’est une certitude. Mon père est très bon en mécanique et a toujours bricolé des moteurs, des bateaux, de la fibre et des mobylettes. Pour les mobylettes, c’était bien avant que je naisse. Pour le reste, je crois que je suis le garçon qu’il a toujours voulu ;). Mais je m’égare…

Donc pour en revenir à notre story, Le jour de mon anniversaire arrivant, mon père me lança  » je t’ai trouvé ce que tu voulais ». J’ai répondu: « Un cheval?  il rétorqua: « non une moto!!! » Quelle surprise!! J’ai sauté de joie! (Un très bon ami de mon père assez aisé, avait acheté un cross à son fils. Le gamin ne faisant que bêtises sur bêtises, il se la fit confisquer. Son père est donc allé voir le mien en lui disant, tiens, prends. Tu voulais pas une moto pour ta fille?) Mon père étant un sacré numéro, racontant toujours ce qui l’arrange… (hum) J’ai appris, il y a deux mois – Lorsque je suis allée récupéré chez lui cette moto qu’il voulait benner-  Qu’en fait, son pote ne lui avait pas donné mais qu’il l’avait bien payé ).
Maintenant, elle est à la maison et je vais la restaurer (quand on ne sera plus confiné).

Allez, une petite vidéo pour illustrer le propos de Sonia !

Nova Moto : La première chose que l’on observe en te regardant c’est une belle nana, qui sait s’exprimer au guidon comme sur le papier. Comment est-tu devenue aussi douée et compétitive ?

Sonia : Ouh là, comment veut tu que je réponde à ça, je suis un peu gênée là, par tant de compliments, une autre question peut être lol ? Compétitive je l’ai toujours été en fait. Petite il fallait que je sois la meilleure en sport. Mais pas à l’école, la moyenne me suffisait. Sinon « il eusse fallut » que je travaille, ce qui ne m’enchantait point lol (c’est toujours le cas actuellement lol).

Nova Moto : Je me souviens d’une fille croisée lorsque je passais mon permis, qui me disait qu’elle roulait avec des gars, très vite, qu’elle en avait une trouille énorme à chaque sortie, rentrait tremblante et en sueur, et qu’à chaque fois elle progressait. C’est ça la recette ? Se faire peur et se forcer d’aller toujours plus loin, ou apprendre avec méthode, application, volonté ?
Dis-nous comment tu as fait à tes débuts pour en arriver là ?

Sonia : Alors non je n’aime pas trop me faire peur, encore moins depuis que je suis maman. C’est peut être effectivement à cause de ça que je ne suis pas plus rapide. L’instinct de conservation est bien présent chez moi. Peut être que oui, il est moins intrusif que chez quelqu’un d’autre mais il est bien là.

Progresser
Pour progresser j’ai besoin de comprendre l’impact de chaque action sur la moto, et c’est seulement quand j’ai confiance que je peux appliquer les conseils. Je n’ai malheureusement jamais eu le budget pour faire des stages. J’aime penser que si j’avais eu cette chance je serais bien meilleure. Quand on apprend sur le tas, ça prend forcement plus de temps et après 35 ans j’ai peur qu’on ne puisse plus trop pousser dans le sens de la performance.

Sélection féminine GS Trophy – Afrique du Sud,
En Afrique du Sud avec ma sélection dans l’équipe féminine du GS Trophy j’ai appris énormément de choses sur le pilotage Off Road, en anglais peut être, mais je m’en souviendrai toujours. Donc je pense que la clé c’est de se faire confiance et de ne jamais rien lâcher. Je ne pensais pas pouvoir rouler en vitesse inversée en 2017, et pourtant, a force de répéter les mouvement j’y suis bien arrivée. 

GS Trophy 2018 Mongolie

Nova Moto : Et aujourd’hui, tu es totalement pluridisciplinaire ? Route, piste, off-road… et l’on ressent aussi une vraie envie de toujours s’essayer à autre chose, d’acheter si l’occasion se présente une machine et en faire quelque chose,
comment expliques-t-tu cela ?

Sonia : Comme je te disais plus haut, ce qui me plaît, c’est cette dynamique positive d’apprentissage. Tu te sens bien quand tu découvres, chercher la seconde qu’il te manque sur piste peut être très frustrant quand tu buttes sur ce palier « sauvegarde ». Aujourd’hui je ne prends que le positif, uniquement ce qui me fait réellement plaisir. Je sais que j’ai du mal à pousser plus loin une fois que j’ai atteint ma limite. Cette marge de sécurité que je me donne. J’ai poussé en 2016 cette « marge » sur le Rallye des Ardennes où j’ai fait une 3ème place scratch, j’en suis quand même super fière. Mais maintenant je préfère découvrir autre chose.

Nova Moto : Et le physique, comment te prépares-tu ? Et quels sont tes recommandations pour un non-initié qui aimerait se lancer sur son premier rallye ou un long road trip ?

Sonia : Niveau physique j’ai toujours été pas mal sportive, non assidue à une discipline mais assez touche à tout car je n’aime pas rester tranquille. L’an dernier (saison vitesse en Ultimate Cup sur un R1) je me suis vraiment rendue compte que le physique ne suivait plus, ça ma foutu un bon coup au moral, moi qui pensais être toujours « plus forte que tout le monde » lol.

Préparation physique
Bref pour des pilotes de vitesse, d’enduro, de cross, d’endurance il faut une vraie préparation physique. Du gainage, du renforcement, et du cardio mais aussi de l’endurance (VTT). Pour rouler en Rallye Routier pas besoin d’une grosse prépa, juste rester vif et savoir se reposer sur les liaisons pour tout donner sur les spéciales. Bien sûr, faut quand même s’entretenir un peu. (Personnellement je préfère avoir une vue directe sur les gars des paddock en cross qu’en Rallye… (j’ai dit ça a haute voix moi?….. tu couperas au montage hein ) lol (Nova Moto : non non pas de censure ;))

Sonia, je ne résiste pas à te piquer cette vidéo de prépa physique inédite, qui illustre parfaitement mon propos d’humour, détachement …et abdos béton !
Attention à nous autres, simples confinés, ne prenons pas de risques actuellement …perso, je tenterai dans quelques semaines / mois 😉


Nova Moto : Il y a autre chose chez toi Sonia, ton humour, pas toujours tendre d’ailleurs, ta capacité à l’autodérision aussi. En tout cas, tes compte-rendus sont longs, et tels de gros gâteaux au chocolat à déguster après chaque course, ils nous régalent à chaque fois.
D’où vient cette plume : de tes instituteurs ou profs qui t’ont inspirés ?

Sonia : J’ai pas mal lu quand j’étais jeune. Des romans, des policiers, des trucs chiants aussi. Mais ça c’était les bouquins imposés à l’école.  En dictée je n’étais pas à la fête, mais en rédaction je régalais ma maîtresse et j’avais souvent de bonne notes. Peut-être grâce à mon imagination assez fertile.  On dit que les verseau sont dans leurs bulle… c’est vrai que j’y suis souvent, mais je le vis bien.

Humour & autodérision
Ne pas se prendre au sérieux, c’est montrer aussi que l’on peux prendre du recul sur les choses. Je ne veux pas dire tout dédramatiser, il y a bien sûr des choses grave à traiter avec sérieux. L’humour, et l’autodérision fait relativiser les choses. Quand je fais des erreurs , ça me permet d’en tirer toujours du positif pour avancer.

Nova Moto : Bon, 2020 restera dans toutes les mémoires, pour l’heure la première des 5 dates en rallye est annulée, peut-être supprimée… Mais avant cela, ton choix de repartir en CFRR plutôt qu’en Ultimate Cup fut clair, dès fin 2019, peux-tu nous expliquer ?

Sonia : L’explication est assez simple elle part du nerfs de la guerre. Je voulais faire deux saisons de vitesse pour avoir le temps de progresser. Mais en faisant le bilan, j’ai perdu beaucoup trop d’argent, les sponsors financiers sont assez compliqués à trouver. Je ne suis pas seule, j’ai une famille. Par passion, je ne peux pas me mettre dans le rouge comme je l’ai fait en 2019.  Je comptais quand même revenir en Rallye, ça me fait juste revenir par anticipation d’un an. Ce n’est pas plus mal.



Nova Moto : Quels sont tes objectifs sportifs à date ?

Sonia : Cette année j’ai signé un contrat Yamaha comme pilote support en Rallye. Je roulerai sur une Yamaha Niken. Tu sais le 3 roues au physique discutable avec le trois cylindres de la MT09. Je veux montrer à tous que cette moto est capable de se démarquer grâce a sa stabilité et à son freinage redoutable. Et puis mince, faut arrêter de juger sur le physique!!! …quoi ? je m’égares encore ?
Donc en gros j’aimerai faire rentre cette Niken dans les élites. Soit les 20 premiers au classement. Un vrai objectif, un bon défi.
Rallyes …et Road Trips
Je veux aussi partager des roads trips avec ma moto perso en Off Road ma belle Ténéré 700. Je serai sur le Raid des Bardenas en tant que fermeur pour Pentecôte avec l’équipe de Gerard Brondy de l’Association Ténéré Spirit. J’invite d’ailleurs les possesseurs de Ténéré à se rapprocher de Gérard, il reste encore quelques places. Pour plus tard réaliser mon rêve de Dakar en participant à l’Africa Eco Race. Pour 2022 ou 2023.


Nova Moto : Quels sont tes objectifs professionnels ? Tu es graphiste indépendante, avec SB Créations Graphiques, tu travailles déjà un peu dans le milieu moto, profitons-en pour donner un nouveau coup de projecteur ici. Tu as déjà fait du coaching pour la FFMC 26 07, est-ce une activité que tu pourrais développer pour transmettre aussi ? Quel serait pour toi le meilleur mix sport / job ?

Sonia : Je suis graphiste de part ma formation pro, mais il est vrai que la moto est quelque chose que j’aime énormément. J’aime transmettre ce que j’ai appris. Je le fait encore sur piste pour le groupe des filles sur les journées FFMC, mais aussi en Off Road pour des amis en Trail. Passer le CQP est quelque chose qui me botterait.
Et comme tu le stipules faire 50/50 serait l’idéal car je ne peux pas partir longtemps de chez moi mon fils est encore petit.

Nova Moto : Merci beaucoup de t’être prêté au jeu des questions Sonia, je te laisse le mot de la fin
Sonia : Avec plaisir Isa, merci de ton amitié et de ton soutien en finançant notamment l’équipement Gimoto V-Race 2.5 Motoairbag.

Pour garder le contact avec Sonia, suivez ses comptes Instagram ou Facebook @SoniaBarbot134. Sonia a toujours besoin de sponsors financiers pour cette saison 2020 en Championnat de France des Rallyes Routiers, si cela vous tente de faire partie de l’aventure aux cotés de ses partenaires comme Nova Moto , voici le contact direct : soniabarbot@hotmail.com

Texte : Sonia Barbot (01 04 2020) et Isabelle Maillet
Photos et vidéo : Sonia Barbot

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