Après 2 ans d’absence des circuits, malgré les impératifs professionnels, familiaux, l’exigence en terme de disponibilité pour Nova Moto, je décide de me réengager comme commissaire de piste, comme je l’avais fait régulièrement depuis 2004. Ce fut à l’époque une manière de me rapprocher au plus près de la moto, et surtout de l’adrénaline de l’endurance, car c’est ce dont il s’agit, discipline que j’adore, ô combien symbolique si on la rapporte à la persévérance dont il faut parfois faire preuve au quotidien.
Arriver, prendre ses marques le temps des essais, des courses annexes, avec en point de mire samedi 15 heures, et le drapeau bleu blanc rouge (spécifique à l’endurance) qui s’abaisse pour ouvrir la piste à la cinquantaine de teams engagés pour 24 heures de technique, de performance sportive, d’aventure humaine, d’odeurs, de sons, d’émotions du rire aux larmes.
Cette fois, ce sera de nouveau dans les stands, car mon truc, c’est l’alternance. Sur piste, c’est un régal visuel et auditif de voir évoluer la moto, voir travailler les suspensions et les pneumatiques, et de suivre ce ballet avec une attention totale -car en cas d’incident, il s’agit bien sûr, selon le poste, de signaler pour éviter le sur-accident, ou d’intervenir, sécuriser le pilote (pris en charge le cas échéant par le médical), et dégager voire nettoyer la piste s’il le faut sous safety car. Dans les stands, c’est vivre le moment avec un ou plusieurs teams. Comme ça manque parfois un peu de bras, j’ai pas mal de fois vécu l’option ‘plusieurs teams’ pour un commissaire ! Bien sûr, il s’agit d’une fonction de contrôle afin de garantir le respect du règlement par chaque équipe, au moment des ravitaillements, des interventions techniques. Pour moi, un prétexte pour vivre la course de l’intérieur côté équipe, le nez au plus près de la machine et des hommes et des femmes qui gravitent autour. Et anticiper, informer plutôt que de sanctionner quand c’est possible.
Moment d’émotion, car, n’ayant pas pu être là lors du retour du Bol d’Or au Castellet en 2015, c’est un moment très particulier de me retrouver ici, et dans cette fonction, alors que mon dernier Bol ici fut côté public, plutôt dans une attitude de flânerie avec en bonus petite pause plage du côté de Sanary… Mais ça, d’aucuns diront que c’était avant !
Surtout que le programme est plutôt chargé sur cette édition 2016 avec 2 partenaires présents, dans des approches fort différentes :
– d’un côté le Team 18 sapeurs-pompiers que l’on ne présente plus -et qui vit aussi sa première édition de Bol d’Or au Castellet, du fait de son engagement en 1000 Superstock (SBK) en 2015,
– de l’autre Lydia Truglio Beaumont, fondatrice de Mag’Motardes et pilote pluri- et même multi-disciplinaire !
Ma Lady Partenaire, et Consoeur de création d’entreprise moto : Lydia Truglio Beaumont
Sur ce Bol, c’est le premier engagement de Lydia sur une 24H, c’est dire l’émotion, la tension et le plaisir, la fierté de Miss RR, car figurez-vous que Lydia fut régulièrement en 2’07 et s’est même qualifiée en 2’08″04. Elle ne courra cependant pas, mais pour une première, c’est une réussite ! Et déjà, il faut regarder plus loin…
Mais avant de regarder vers 2017, un autre challenge l’attend. Et c’est sous forme de joli clin d’oeil que Lydia nous emmène vers son barnum pour nous présenter sa mise en avant surprise des partenaires :
Même si je ne le montre pas trop, je suis très émue, car ma minuscule participation n’est rien à côté de son talent de pilote. Je suis toujours fort touchée quand on parle de ‘sponsor’ au sujet de Nova Moto, tout cela me semble si minime… Mais, place à un moment de complicité, pas de hypersensibilité, on se voit trop rarement pour cela avec Lydia, et la journée fut déjà forte en émotions avec les qualifs. Et au-delà de tout ça, les créations de nos activités respectives, Mag’Motardes pour Lydia en 2012 et Nova Moto quelques mois plus tôt en 2011 pour moi, nous font partager encore bien d’autres choses.
Pour en revenir à la communication-surprise, le 12 octobre 2016, c’est parti pour le Trophée Roses des Sables préparé depuis près de 18 mois ! Nova Moto est de tout cœur avec sa partenaire sur ce nouveau défi pour un suivi quotidien sur Nova Moto Le Mag. Après la vitesse, l’endurance, voici l’épreuve du sable avec la nouvelle Africa Twin.
Team de coeur Partenaire : Team 18 Sapeurs-Pompiers
Joli clin d’oeil du Team 18 Sapeurs-Pompiers que cette mise en avant de Nova Moto au Castellet. Ce fut le premier Bol d’Or du Team 18 sur ce circuit, et le premier pour moi en tant que commissaire de stand, démarche volontaire totalement indépendante de Nova Moto. Comme quoi, un partenariat, c’est faire le maximum l’un pour l’autre dans la mesure de ses possibilités. Comme Nova Moto le fait depuis 5ans pour le Team 18. Les petits rus font de belles et grandes rivières, comme Yannick Bureau, team manager du Team 18 a coutume de le dire 😉 Un partenariat qui a pris encore plus de sens le 16 août 2015 :
Mais la fête fut courte, car, après un formidable départ avec une équipe de pilotes totalement inédite (Maxime Cudeville, Kevin Denis et Randy Pagaud), à la 21ème place, la ZX-10 rouge entre dans le top 10 peu avant 19H et peu avant qu’une bielle vienne de nouveau exploser le moteur. Après Portimao, après moins d’une heure de course, c’en est un peu trop pour cette équipe sérieuse et expérimentée. La colère prend le dessus.
La persévérance et l’implication du Team 18 n’a jamais été à prouver. Votre performance a été démontrée maintes fois aussi. Ce qui ne tue pas rend plus fort, la déception et le budget investi sans retour sont difficiles à digérer.
Voilà des années que le Team 18 mange son pain noir, successivement avec la BMW S1000RR et la ZX-10 Kawasaki, hormis les 24H 2013 avec un finish en beauté au pied du podium (4) avec des temps d’une régularité de métronome. Comptez sur l’équipe pour faire ce qu’il faut pour demain, sur Yannick pour défendre les intérêts du Team 18, et nous, nous pouvons les accompagner et les soutenir en participants aux JSR du Team 18, journées de roulage au Vigeant sur le Bugatti et à Magny Cours, belle idée cadeau d’ailleurs !
Team de tous les défis : Défi 23
Après 3 titres de champion de France d’endurance, Défi 23 s’est diversifié en 2016 sur l’European Bike entre autres. L’équipe de choc, toujours à la recherche d’adrénaline sous diverses formes, depuis quelques années avec les 24H vélo notamment -fallait oser !- s’est essayé à de nouvelles fonctions : commissaires de stands. Bienvenus au club ! Si Thierry Saez a toujours eu une petite place sous son barnum pour les bénévoles comme nous, le voici moteur dans la démarche de filer un coup de pouce à l’organisation. En effet, comme évoqué plus haut, le Castellet manque encore un peu d’institutionnels. C’est un réel plaisir de retrouver une partie du Team Défi 23, Laurène, Thierry, Florian, Rémy. Tous trois prennent un réel plaisir à la tâche, et là encore on ressent que l’expérience n’a en rien émoussé la passion et l’émerveillement, c’est très touchant. J’espère que nous revivrons cela, ensemble cette fois.
Et clin d’oeil en passant à Pascal Picaux et Gérald Muteau pour leur 4ème place au Bol d’Argent sur MT 07 (3ème en 800) malgré 30′ de pénalité. Gentlemen.
Bon, finalement c’est avec mes partenaires que je passerai le moins de temps ce week-end ! Et pour cause : deux motos me sont confiées en binôme avec un collègue, histoire d’avoir quelques plages de repos, pendant le premier tour de garde. Il s’agit de la #8 du Team Bolliger Switzerland, et la #33 du Team Louit Moto, autre belle équipe championne du monde Superstock en 2015, et …deux Kawasaki ! Le top c’est que les deux machines font leurs ravitaillements dans la même minute jusqu’à 19H, puis se décallent un peu, malheureusement à la suite de quelques incidents techniques électriques sur la #33, machine qui remontera à la 5ème place à l’arrivée !
Mon Bol au sein du Team Bolliger #8
De mon côté, la mission sur cette édition est très enthousiasmante car, même si c’est un plaisir d’accompagner un team quel qu’il soit, la saveur est particulière lorsqu’il s’agit d’équipes que l’on suit depuis des années, ou d’équipes à identité forte. J’ai eu la chance d’accompagner ainsi National Moto, la Honda #55 jaune qui nous manque forcément, les stars du Tourist Trophy sur TT Legends, BMW Motorrad plus d’une fois, le Team 18 aussi, l’année de ma créa de Nova Moto (avant notre partenariat), et là, en 2016, surprise, le Team Bolliger. « La Bolliger » dont on se souvient du départ de David Morillon à Magny Cours en 2005 (ce fut mon premier Bol en tant que commissaire d’ailleurs), la Kawa verte et Suissesse dont j’ai le dosseret dans mon bureau après un stop de Horst Saiger au 15 Raccordement au Mans en 2014, peu avant l’arrivée. Comme j’étais impressionnée d’aller voir Monsieur Bolliger après la course pour demander si je pouvais le garder… 45 ans et une vraie gamine impressionnée dans ces moments. Et c’est top, car cela prouve que je suis loin, bien loin d’être blasée ! Eh bien, c’est un bonheur d’avoir pu faire connaissance avec Monsieur Hans-Peter Bolliger sur ce Bol, apprécier le professionnalisme, l’organisation du team, et vivre pleinement cette édition.
Ambiance au petit matin après le poste de nuit de commissaire stands de 0-4 heures… souvent le plus long, sauf là, car après 2 ans d’absence de la pitlane pas une miette n’est à perdre 😉
Moins humide qu’au Mans ou à Magny-Cours, mais le mistral ne nous a pas laissé mollir !! A déguster sur la piste aussi, une grande pensée pour mes collègues commissaires de piste !
Côté classement, c’est d’une régularité d’horloge …suisse ! Malgré des essais quelque peu mitigés, et un départ en P18, la régularité paie et l’on remonte de manière très régulière vers le top 15, puis 10 puis…6 à la mi-course, et ce jusqu’à…
C’est justement ça l’endurance, l’imprévu, puis le travail d’équipe pour faire le meilleur, dans la régularité des tours qui s’enchaînent, et de fulgurantes montées d’adrénaline suivies d’interventions d’urgence où les idées doivent être claires, et les gestes précis. Comme ce fut le cas vers 13H : perte de l’avant, pilote OK, la machine peut revenir (pas si évident au Castellet où les magnifiques vibreurs font mal. Suit une belle inter de changement d’habillage arrière et de faisceau. Puis 3 retours au stand successifs pour d’autres ajustements. Ce qui peut être fatal au classement. Le Team Bolliger finit P20, soit 3 places de gagnées sur les 2 dernières heures. Formidable ! Même si toute le monde espérait bien mieux, après les difficultés de mise au point et aussi des abandons vécus récemment, c’est un finish de soulagement, sourires aux lèvres.
Ravie de ces émotions partagées avec cette équipe référente en endurance que je suis depuis des années en voisine, et de l’accueil réservé par l’équipe du Team Bolliger 😉
Un petit mot en allemand pour les lecteurs régionaux du Canton de Bern – Ein kleines Wort auf Deutsch für die Bolliger Fans aus Berner Kanton:
Das is genau Langstreckerennen, das unerwartete, und dann fängt die Teamarbeit an, um das Beste auf jeden Fall daraus zu machen. Das Team war P6 als das Vorderrad von der Kawa abrutschte, Fahrer OK und Maschine kann zurück in den Box -was in Castellet öfters nicht den Fall ist, da die Streckenstreifen sehr aggressiv mit den Maschinen sind. Dann folgt eine tolle mechaniche Phase mit Heckwechsel und Kabelbaum, nicht das einfachste!
Für ein Ergebnis P20 (wieder 3 Plätze gewonnen in etwas 2 letzten Stunden). Toll!
Es hat mich sooo gefreut diese Momente und Gefühle hautnah zu teilen mit diesem Team das ich seit Jahren als Nachbachin -da ich im Elsass wohne- verfolge. Herzlichen Dank für diesen tollen Empfang ans ganze Bolliger Team
Moments incroyables, complicité professionnelle, entraide (merci pour les sardines pour mon igloo ! Je me serais envolée sans cela avec le mistral !) côté paddock, une 24 heures c’est un énorme gâteau de moto, à déguster sans modération ! Clin d’œil au Citcuit du Castellet qui a un dispositif d’accueil assez exceptionnel des commissaires, certes encore perfectible après seulement deux éditions, et qui a déjà gagné une fidèle supplémentaire !
Texte et photos : Isabelle Maillet