Depuis septembre 2013, ce fut l’attente, active et passionnée : technique, organisationnelle, financière, suivie systématiquement en course par un nuage noir au-dessus de la tête du Team 18 qui pourtant n’avait plus à prouver ses capacités depuis son titre de vice-champion du monde d’endurance en 2008 ! Ce week-end de Pâques fut propice à renouer avec le drapeau à damier, trop longtemps perdu de vue.
L’endurance est ce qu’elle est : TOUS les paramètres doivent être préparés, tous les risques anticipés, et au drapeau tricolore qui lance le départ en épis -discipline très « nationale » dans le sens positif du terme- tout peut arriver. Là, c’est la réactivité précise et calme au besoin, l’organisation et aussi évidemment la fiabilité de la machine et …un peu de chance, qui assurent le passage au damier.
La saison 2017 du Team 18 est aussi celle de lancement d’une nouvelle équipe de pilotes Eddy DUPUY, Maxime CUDEVILLE (déjà en selle à l’ouverture du championnat 2017 au dernier Bol d’Or) et Benjamin COLLIAUX. Eddy a démarré les essais par une lourde chute qui s’est soldée par de multiples traumatismes et courbatures après avoir pris la machine sur le haut du corps. Après une longue de nuit d’attente du verdict médical et de réparations, aussi, tout le monde est soulagé. Au final, Eddy aura le GO pour reprendre le guidon jeudi. Ouf. Pour le reste, évidemment les qualifs se déroulent avec le maximum de prudence : assurer la meilleure place possible sans prendre de risques inutiles. Sur une endurance, la place au départ est certes valorisante, et le reflet de la performance piste du team, mais pour rallier l’arrivée, la place sur la grille n’a rien à voir avec son impact en discipline de vitesse.
Quitte à parler de vitesse, un clin d’oeil au Yart et au GMT94 qui ne se sont presque pas lâché d’une semelle (gomme) pendant 24H. Mike Di Meglio a eu le dernier mot pour placer la GMT en tête dimanche matin et finir ainsi. Beau doublé Yam’! Quel spectacle. Sans compter le SRC qui nous a aussi régalé, avec un Randy de Puniet en grande forme, qui doit lui aussi apprendre la discipline endurance ;). Un régal de voir nos champions et quelques identités fortes du SBK évoluer dans un nouveau contexte, leur capacité à aller vite étant bien sûr un outil extraordinaire pour leurs teams respectifs.
Une pensée toute particulière aussi à l’équipe du SERT qui a pris ce départ dans un contexte difficile, après la tradique disparition d’Anthony Delhalle sur ce même circuit, et sans son emblématique team manager, Dominique Méliand. Un finish au pied du podium est une performance humaine bien au-delà du sport.
Revenons-en aux Rouges ! Il y a forcément eu les rebondissements classiques, avec des retours au box prématurés. Freins, sélecteur, commodo… Illustration de la vie de la ZX-10R poussée dans ses retranchements …et par 2 fois dans les graviers sans conséquence pour le pilote. Le moteur Kawa a tenu le choc cette fois, pas de « fichue bielle » à l’horizon 😉
Résultat, partis 27èmes, 12ème de la catégorie, les premiers chronos réguliers d’Eddy qui a pris le départ en 1’39 remontent doucettement la belle Rouge, vers le premier 1/4 du plateau, et même jusqu’à un très joli P10, et Top 5 SST à 21H ! Mais la course c’est la course, la nuit sera longue et 2 interventions techniques ramène l’équipe en P20.
Voici quelques images de l’ambiance unique qui règne la nuit sur une endurance.
A la force du poignet et des ravitaillements éclairs, l’équipe renoue avec le top 15. Nouveau pitstop vers 11H, radiateur vide suite à la dernière chute de nuit sans doute, retour P21. A partir de 13H, P17 assuré et 7ème Superstock, chassés par leur team ami italien du Team 18, No Limits, histoire de rester alertes jusqu’au bout 😉
Soulagement et bonheur à l’arrivée ! Ouf, que c’était long ! La persévérance n’est pas un vain mot pour cette équipe d’hommes et de femmes d’action et de passion. La récompense n’en est que plus intense, dit-on ! Alors, savourez maintenant, et à très vite pour consolider cette performance. Trève de texte, voici les images !!!
Texte : Isabelle Maillet
Images : David Regondeau (Perfect Shoot), 24H Motos, Team18 Sapeurs-Pompiers (montage LISA Lycée de l’Image et du Son Angoulème)
