FIM EWC 8H Spa Motos : le sport au rendez-vous, quid de la fête ?

Voilà, ce 3ème rendez-vous endurance après le retour du Championnat FIM EWC à Spa-Francorchamps en 2022 est consommé.

Un nouveau format de 8H, essayons de croiser les visions de différents acteurs afin de comprendre si l’objectif est atteint, si le format répond aux attentes des uns -principalement les teams engagés- et des autres -le public. En effet, c’est la présence des uns et des autres qui est le facteur clé de réussite et de pérennisation d’un tel événement.

 

8H Spa Motos, côté sport

Démarrons sur ce point, l’édition fut belle du point de vue sportif, avec une météo presque idéale. En effet, sur une 8H, les contraintes inhérents à une endurance 24H -baisse des températures en soirée puis la nuit, humidité au petit matin- si risqués pour les équipages, sont forcément écartées sur un format 13H-21H.

37 motos alignées sur la grille de départ, c’est un petit cru par le nombre, pour faire court, principalement les teams permanents, versus 48 au départ en avril au Mans pour les 24H Motos.

Quand l’arrivée s’effectue avec 40″ d’écart entre P1 et P2, au bout de 8H, la preuve est là que la performance était optimisée sur piste comme lors des ravitaillements. Sur 8H le moindre incident technique est presque fatal à une équipe. Le YART #1 signe sa pole et sa deuxième victoire consécutive, devant le SERT #12 qui quitte cette deuxième manche avec 1 point d’avance (!!) avant de se pencher sur Suzuka, dont les pré-tests sont imminents. C’est le team Beaujolais Tati Team Beringer #4 qui ferme la marche.

Podium Superstock : Aviobike #111 suivie de National Motos #55 (qui quitte la manche avec 37 points d’avance au Championnat en catégorie SST) et Louit April Moto #33.

Joli mix de marques également en EWC : Yamaha – Suzuki – Honda et en SST : mention spéciale à Aprilia 7ème au scratch, suivie de Honda et Kawasaki.

Le très performant team belge BMW Motorrad #37  fut malheureusement contraint à l’abandon. KM99, après 2 chutes et les nécessaires interventions qui ont suivi, termine à un très belle 16eme place au scratch et P10 EWC, bravo !

Bilan à date, à la mi-saison : à noter également la belle constance des teams de l’Est, Bolliger et Motobox Kremer.

L’objectif d’optimisation des coûts et du temps semble atteint pour les équipes. L’inconvénient reste que le format 8H ne pardonne pas l’erreur en piste ou en pitstop, encore moins l’intervention mécanique prolongée dans un box.

Un point très personnel, sans doute : l’attrait du sport moto, l’émotion créée, ne l’est pas seulement par la performance sportive et technique, mais aussi par l’esthétique d’une moto en dynamique. Et l’impact du travail des photographies et vidéastes est ici juste énorme, pour restituer la course, ou juste pour le plaisir de chasser le moment. Sur le format 13H-21H, se perdent les moment clés de la tombée de la nuit, et du petit matin, et la lumière si particulière dans ces moments.

Sans compter l’ambiance en pitlane et dans les boxes au milieu de la nuit, juste extraordinaire, propre à un format 24H.

 

8H Spa Motos, côté public

Nous le savons, une course d’endurance est également, pour une partie du public, une fête, une concentre motos. Un changement de format implique forcément un changement de comportement.

L’effort réel consenti par les organisateurs avec une entrée à 49 € le week-end, et la gratuité aux moins de 16 ans était un vrai plus. Néanmoins un format plus court implique pour certains visiteurs un déséquilibre entre le temps de transport (et son budget aussi) et le temps de l’événement. Résultat : le seuil de 10 000 spectateurs n’a pas été atteint, ce qui est fort regrettable.

Des efforts pour faire vivre cette édition ont été déployés, comme le rapprochement des exposants pour créer un « village » à l’instar des autres circuits, les démonstrations de stunt assurées cette année par …des filles : Sara Lezito que l’on ne présente plus, ainsi que Sara Aydin, et ce, avant le départ et également au sein du village autour 17H.

Et, au-delà du show mécanique, la performance d’une traversée en highline sur la grille de départ par Camille Le Guellaut, pour un drapeau vert hors du commun !

Gardons-nous de commenter ici, cela doit être un point de réflexion pour l’organisation, car l’édition 2025 se préparer dès maintenant, car il faut absolument que ce rendez-vous se développe. Situé au coeur de l’Europe, Spa a le potentiel de redevenir une plateforme internationale de la moto. Un détail, important, parmi les visiteurs étrangers, la proportion de motards britanniques était notable, certains ont fait le déplacement juste le temps du week-end : passionnés, vous avez dit ?

 


Car ce qu’il faut retenir ici, même si tous les passionnés de Spa-Francorchamps se répètent : c’est vraiment le plus beau circuit du monde, qui n’a d’égal que la gentillesse de l’accueil, au sein de l’enceinte du circuit, comme au sein des équipes de bénévoles -clin d’oeil à mes camarades commissaires en poste à la Source en mode « prêts à intervenir » 😉

 

Texte : Isabelle Maillet
Photos : Isabelle Maillet, illustrations EWC press kit

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur les éditions précédentes :

Lire tous les articles sur 24H Spa
 

Lire tous les articles sur EWC FIM

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