Les Marluches Corse 2014

Les Marluches – 3 roues pour un titre de Champion de France des Rallyes

Après le Pikes Peak 2013 et avant le nouveau défi 2015, Bruno Marlin, team manager du team Les Marluches avait décidé de s’engager sur le championnat de France des Rallyes cette année, avec une charmante coéquipière, Diana Rauch, photographe, motarde et …parfaite débutante en side! Ce fut un régal de les suivre -malheureusement à distance jusqu’à ce titre de Champion de France des Rallyes 2014 ! C’est aussi pour cette raison que pour la rédaction de ces textes la plume revient totalement à Bruno et Diana ! Pour rappel, le team Les Marluches est partenaire de Nova Moto sur les produits SIXS® et Motoairbag®

Rallye des Garrigues 22-23 mars 2014

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Un rallye des Garrigues en demi-teinte pour les Marluches

Pour ce premier compte rendu de la saison, c’est Diana, nouvelle coéquipière de Bruno qui va vous raconter avec son naturel et son humour, son premier rallye.
Ce weekend, avait lieu mon tout premier rallye en tant qu’équipière dans le side-car Benelli-Choda des Marluches avec mon pilote Bruno Marlin.

Tout avait bien commencé, à mon arrivée à Lavérune on trouve un joli article sur notre équipage dans la presse, on se renseigne pour trouver la boulangerie et c’est une femme à barbe et moustache qui nous répond, et en collant nos autocollants et nos numéros de courses je réalise que j’ai collé le mot « Diana » sur le casque de Bruno…. Bref tout va bien, le weekend s’annonce beau.

En plus nous adoptons Germain, un pilote venu tout seul et perdu devant notre camping-car, que nous avons pris sous notre aile et que nous appelons notre « fils adoptif » tout le weekend, et qui nous a bien aidé et amené les croissants au ptit dej.

Après une nuit courte car je suis tout de même un petit peu angoissée (mais pas trop), nous nous élançons du départ sous la pluie, pour être interviewés par Laurent Les-Motards.com qui nous pose des questions que l’on entend pas avec le bruit du side, et donc, auxquelles on répond à coté (enfin surtout moi) hihi.
Pour la première liaison pas de problème, je n’ai pas pris le road-book à l’envers et nous arrivons à destination dans les temps au départ de la 1ère spéciale de Murles. Comme nous avons des problèmes de démarrage à chaud on est obligé de pousser pour démarrer le Side et s’élancer dans la spéciale mais des soucis électriques nous font caler sur la ligne de départ plusieurs fois, et ensuite dans la spéciale le moteur ne tourne pas rond non plus donc nous faisons un mauvais temps, et idem pour la spéciale suivante à Murviel.
Après une rentrée express au parc où nous n’avons pas eu le temps de diagnostiquer de manière sure la panne, nous retournons à Murles et là, même souci encore, et nous calons dans la spéciale, nous sommes sur le point d’abandonner, mais le side repart quand même et on décide de continuer et d’essayer de finir le rallye par tous les moyens.
A l’arrivée pour le 2ème passage à Murviel, Bruno s’aperçoit que le capteur d’allumage est humide et l’essuie avec l’espoir que cela puisse résoudre une partie du problème.
On commence à avoir faim, lors de l’assistance express n’ayant pas eu le temps de manger j’avais attrapé en 4eme vitesse des chips, gâteaux, compotes et babybel, jeté la moitié dans le coffre et la moitié dans le panier, sauf qu’on m’avait pas prévenue que mettre des trucs à manger dans un side, c’est comme les mettre dans une machine à laver suivi d’un programme de sèche-linge!…… ça en dit long sur ce que mon corps subit à moi aussi quand je suis dedans !!!!
On s’élance dans la spéciale et là oh miracle le moteur fonctionne et on est même surpris car on ne s’y attendait pas, donc là enfin, nous pouvons rouler vite et retrouver du plaisir, et même un résultat car nous faisons le 3ème temps dans la même seconde que les 2 premiers

C’est donc remotivés que nous partons ensuite pour la boucle de la mer, où nous croisons en liaison un photographe perché sur un rail avec un appareil photo au bout d’une perche qui nous flashe, mais non pas la peine de piler ça n’était pas un radar !
Nous arrivons au départ de la spéciale de Laverune, la nuit commence à tomber et nous mettons en route la rampe de phare. Là encore le Side marche et Bruno roule fort, je me jette à droite, à gauche, les virages s’enchaînent, nous ne plongeons pas dans le vide au gauche dangereux qui se ressert, ni dans le ruisseau, ouf, je peux avoir 100% confiance dans mon pilote et faire mon rôle d’équipière les yeux fermés !
La récompense pour notre persévérance est bien là : on gagne la spéciale dans notre catégorie, et en plus on est 11ème scratch !
Le rallye n’est pas terminé il reste encore l’étape de nuit.
Il commence à faire froid donc on remet les habits de pluie pour nous couper du vent, et là en liaison je constate que Bruno a des yeux bioniques qui voient dans le noir, il a coupé les feux de la rampe supplémentaire et roule en codes, je ne vois même pas les virages arriver mais il sait parfaitement où il va. Nos radios de casque n’ont plus de batterie (elles se sont sans doute déchargées à force de nous entendre parler de n’importe quoi, de soutien-gorge ou des coucougnettes qu’il s’est écrasées sur le réservoir à chaque dos-d’âne et y’en a eu beaucoup), donc je ne peux plus lui dicter le road-book mais il ne fait pas une seule erreur !

Je suis très impressionnée, mon pilote c’est James Bond!

Nous réussissons les 2 spéciales et en plus avec beaucoup de plaisir, et remportons l’étape de nuit , ce qui dans notre malheur nous réconforte et rattrape la 1ère partie ratée du rallye.
Au final nous sommes du coup 2ème aux points dans le championnat provisoire. Et je n’ai plus de voix, certainement à force d’avoir crié « Aaaaaaaah ! Aux secours !!!! » dans le casque.

Rallye de la Sarthe 12-13 avril 2014


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Les rallyes se suivent mais ne se ressemblent pas :

le compte-rendu de Bruno…
C’est sous un soleil magnifique que la Suze sur Sarthe nous accueille pour ce 57ème rallye de la Sarthe, sans parler de la chaleur caniculaire, enfin !!! Caniculaire pour la Sarthe.
Le tracé de ce rallye étant traditionnellement réputé difficile, nous décidons de le reconnaître entièrement en side-car, afin de mieux se l’imprégner et prendre des points de repères.
Cette année nous allons plus au nord, dans les « Alpes Sarthoises », les paysages sont très beaux et les champs de colza d’un jaune vif sous ce beau ciel bleu transforment la vision que l’on peut avoir de cette région.
Quant aux spéciales, nous irons les voir en voiture le lendemain après les contrôles techniques, car comme aux Garrigues, il est interdit de les reconnaître avec nos motos ou side-cars.
L’une d’elles, Coulans sur Gée, a déjà été empruntée par le rallye il y a quelques années, par contre, celle de Maigné est nouvelle.
Toutes les 2 sont rapides, étroites et bordées de profonds caniveaux, il n’y aura donc pas de choix de trajectoires et surtout il ne faudra pas mettre les roues dans l’herbe, sinon c’est le plongeon.
Samedi matin 7h30, nous prenons le départ du rallye direction le circuit Bugatti du Mans où nous ferons 4 tours de course. Diana est un peu stressée car c’est la première fois qu’elle va faire une compétition sur ce circuit mythique.
Nous prenons un départ moyen et nous constatons immédiatement le manque de vitesse de pointe de notre side-car par rapport à nos principaux concurrents, mais par contre, les qualités de notre châssis CHODA au freinage et en courbe nous permettent de rester dans le milieu du peloton. Finalement nous finissons 7eme de cette première épreuve.
Le reste de la journée, nous disputerons que deux spéciales car de nombreuses chutes ont fait prendre du retard à l’organisation et donc la troisième épreuve a été annulée. Nous en gagnons une et nous faisons 2ème dans l’autre à 4 dixièmes de secondes des vainqueurs, ce qui nous permet de rattraper en partie notre mauvaise place du circuit le matin. Finalement nous nous classons 3ème de l’étape de jour.
Le départ de l’étape de nuit est à 20h, si bien que les premiers concurrents passeront de jour sur la première spéciale, quant aux side-cars, nous serons en plein dans la période transitoire « entre chien et loup » donc nos éclairages additionnels ne servent pas à grand-chose et la visibilité est faible. Nous faisons au mieux en essayant de ne pas prendre de risques inconsidérés et c’est une 2ème place qui nous récompense. La suite de la nuit nous ferons encore 3 spéciales, mais nous n’arriverons pas à approcher des chronos de l’équipage Hervé Laur et Marie-Laure Ferrieu sur leur magnifique KTM RC8 CHODA. Ils étaient vraiment intouchables, d’ailleurs ils ont plusieurs fois fait les mêmes chronos que lors de l’étape de jour.
Encore une fois, nous finissons 3ème de cette étape, ce qui au cumul des deux étapes nous fait monter sur la deuxième marche du podium.
Ce bon résultat nous maintient à la deuxième place du championnat de France à seulement 19 points des leaders

…et le rallye de la Sarthe vu par Diana
Après notre demi-résultat du rallye des Garrigues, nous arrivons après environ 275 heures de route en camping-car pour ce we à la Suze sur Sarthe à l’occasion du rallye de la Sarthe, réputé chaque année pluvieux, mais cette année pour une fois il fait beau et c’est tant mieux !
Il commence par une épreuve grandiose sur le mythique circuit du Bugatti, l’arrivée au Mans est pour moi très impressionnante car je n’y suis venue que pour y travailler et n’ai jamais roulé dessus, en pré-grille la pression monte et le stress avec car je sais que mon rôle y est très important il va falloir que je sorte beaucoup et que je fasse comme il faut mon travail d’équipière.
On s’élance au feu vert après un tour de chauffe, notre départ est un peu chaotique et quelques side-cars plus puissants que le notre nous doublent déjà, nous plafonnons à 170km/h quand les autres peuvent monter à 190, donc nous perdons beaucoup de temps dans les parties rapides, par contre nous passons très très fort dans les virages. Je m’amuse beaucoup, à droite je sors du panier et approche de près les grands et impressionnants vibreurs du circuit, à gauche je grimpe derrière Bruno du mieux que je peux, les 4 tours s’enchaînent très intenses mais je m’amuse tellement que j’aurais bien continué plus longtemps même si c’était très physique. Après le drapeau à damiers tous les commissaires nous applaudissent, on est des champions du monde !

Nous finissons 7ème l’épreuve du Bugatti le manque de chevaux du Benelli ne nous permettant pas de faire mieux.
Ce n’est que le début de la journée il reste encore une longue épreuve de jour, c’est mon 2ème rallye, et cette fois le road-book est très long et compliqué, je dois rester concentrée sans relâche pour ne pas faire d’erreur car ici tout se ressemble et on peut facilement se perdre. Le nez rivé sur le road-book, le compteur pour les distances, et les repères visuels, pas le temps de rêvasser ! « 300m à droite à la croix blanche, mais elle est où la croix je ne la vois pas ?!! » «là regarde elle est cachée dans les lilas !!! » « 200m à gauche à la borne à incendie ! Mais elle est où la borne ??? » « là-bas ! elle est camouflée dans le colza !!! » (« et ben c’est pas gagné… »)

Les spéciales de Coulans et Maigné sont assez rapides et surtout pas bien larges, donc dangereuses et beaucoup de pilotes motos et sides visitent le décor et les talus, nous on a préféré assurer et rester sur nos roues, sans prendre trop de risque (on gagne quand même la 1ère spéciale de Maigné). Une pause à midi et une assistance au top avec l’équipe féminine des Galinettes, et on repart finir l’étape de jour, on est pas encore fatigué, on roule bien, on pointe à l’heure et on est concentré !
A un Contrôle Horaire on voit Sonia des Galinettes arriver en retard en catastrophe, elle s’est écartée de la route pour aller faire pipi et s’est perdue dans le road-book, moralité :« Si tu veux pointer à l’heure, alors oublie ta pudeur ! »
L’étape de nuit s’annonce longue et difficile, on fait 2 fois la boucle de 123km avec donc 4 spéciales en tout. Dans la première on est entre le jour et la nuit, et malgré les feux on ne voit pas grand chose !! on fait donc ce qu’on peut pour monter, après la compression on passe sur 3 énormes bosses qui nous font un peu décoller, Bruno me crie dans le casque « ça va tu es encore là ??!!! » «oui oui t’inquiète pas je suis attachée au Side avec le gilet airbag, si j’étais plus dans le panier je pense que tu m’aurais entendue crier !!! » (bon en fait j’ai pas eu le temps de dire tout ça hein, j’ai juste dit « oui oui je suis là »)
A Maigné c’est pire, on ne se rappelle plus des virages et nos feux n’ont pas de portée assez longue pour pouvoir anticiper suffisamment ce qui arrive et comme ça arrive très très vite on joue la sécurité, donc pas de temps impressionnant mais on est toujours là !
Pendant ce temps beaucoup de pilotes prennent des pénalités car perdus sur le routier, ou pointent en retard.
Ma lampe attachée sur le casque commence à bouger et donc c’est galère pour arriver à lire le road-book et le compteur avec en plus les vibrations, et je me fais engueuler par Bruno qui me crie dans le casque qu’on est perdus alors qu’en fait on était bien sur la bonne route.
On rentre au parc et là on commence à être vraiment bien fatigués mais faut déjà repartir, on me demande si j’ai froid, « non », tu veux manger ? « non », tu veux boire ? « non » tu veux une veste ? « non » (au fond de moi je pense « non je veux juste rentrer chez moi et regarder un dessin animé sous la couette au chaud »), au lieu de ça je suis encore et toujours à nouveau les fesses dans le panier, secouée, et je me demande vraiment pourquoi je suis là ? Je suis totalement éteinte. C’est ça le rallye ? Faut vraiment être maso pour venir en baver comme ça et en plus je suis là de mon propre gré ! On m’y reprendra plus !!! La prochaine fois j’installe dans le panier un canapé une baignoire, un lecteur dvd, un frigo et une machine à café, puisque maintenant je vis dedans !!!
Mais tout se déroule bien, et malgré la fatigue on assure pareil la 2ème boucle de nuit et sans erreur, même si on finit avec un bruit bizarre dans le moteur.

A l’arrivée au parc je manque de me casser la figure en descendant du side tellement je n’ai plus de force, punaise qu’est ce que c’était long ! Mais on l’a fini et on a pris aucune pénalité.
Je me jette dans le lit et m’endors instantanément alors que normalement il me faut 3h pour m’endormir ! 2ème moralité : « Pour lutter contre les insomnies, fais du rallye ! » Au réveil j’ouvre Facebook et je lis un message privé qui me dit « bravo pour votre 2ème place ! » Aaaahh ?? 2ème ?! Nous ??!!!!
Ben voilà j’avais essayé par tous les moyens de monter sur un podium en faisant de la course moto mais de toute évidence il fallait que je monte dans le panier de Bruno pour avoir ma première coupe.

Maintenant faut rentrer et faire les 275 heures de route dans l’autre sens !

Rallye de Corse 7 8 juin 2014

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Les rallyes se suivent mais ne se ressemblent toujours pas. Pourquoi Bruno ?

C’est à nouveau la petite station balnéaire de Porticcio qui nous accueille pour ce 8éme rallye de Corse. Par contre le parc coureurs a changé, nous ne sommes plus sur le parking de la plage, mais comme la première année, sur un terrain très proche, de l’autre côté de la route et à 5 minutes de l’hôtel Marina Viva ou le PC course s’est installé.
Dès le jeudi matin nous partons reconnaître le tracé et travailler les spéciales. Le parcours de liaison est facile à mémoriser car il y a peu de changements de direction.

Les paysages sont toujours aussi sublimes, on longe d’abord la mer, puis on passe de vallées en vallées en traversant des villages typiques de cette île, et enfin le retour par une descente vers la mer avec une superbe vue sur la baie d’Ajaccio.
Quant aux spéciales elles sont très intéressantes et différentes des années précédentes. La première se trouve à Urbalacone, le tracé assez sinueux fait 2.8kms, il n’est pas très large, mais il a un superbe revêtement. Nous la travaillons 4 fois en repérant bien les virages qui se referment afin de bien prévoir les relances pour les enfilades rapides qui suivent. 14kms plus loin nous arrivons à la spéciale de Cognocoli Monticchi. Elle fait 4.5kms, la route est large, et sinueuse avec de temps en temps de belles enfilades rapides, ça me rappelle énormément la partie basse de la course de côte du Pikes Peak. Il n’y a pas vraiment de piège sur ce tracé et après 2 montées on l’avait bien assimilé, donc on est rentré à Porticcio car la chaleur commençait à monter.

Le vendredi est comme à chaque rallye, consacré à une révision complète du side-car, à son nettoyage et aux contrôles administratif et technique.
Samedi matin, le premier concurrent part à 9h pour 4 boucles. Il fait déjà chaud et ça va être pire tout au long de la journée. Cela ne va pas nous arranger, car notre moteur Benelli à de gros problèmes de démarrage quand le moteur est chaud, donc on va devoir le démarrer à la poussette pratiquement à chaque arrêt. Mais par contre il marche superbement bien en spéciale, de plus notre complicité nous permet d’être en parfaite osmose et nous prenons un plaisir immense sur ces épreuves. D’ailleurs ça se voit à nos chronos, puisque nous gagnons 5 spéciales sur les 6 de la journée devant nos amis concurrents Marie Laure et Hervé sur leur magnifique CHODA-KTM. La dernière spéciale de cette journée a été le théâtre d’une grosse sortie de route du sidecar CHODA-DUCATI, heureusement sans dégâts corporels pour Michel et Philippe.
Il fait encore chaud lorsque nous prenons le départ de l’étape de nuit et nos problèmes de démarrage continuent. Mais cela ne nous empêche pas d’aligner à nouveau de superbes chronos même si la concentration au départ est souvent troublée par les séances de poussettes. Cette fois nous remportons les 4 spéciales.
C’est donc une superbe victoire qui nous récompense pour ce 8ème rallye de Corse et nous nous rapprochons à 9 points des leaders du championnat Hervé Laur et Marie Laure Ferrieu.

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… et qu’en penses-tu Diana ?
Cette fois un compte-rendu rapide et concis pour résumer ce que je retiens de ce rallye de Corse.
On a poussé le side pour qu’il démarre au départ de Porticcio.
On est arrivé au CH et on a du repousser le side pour qu’il démarre pour aller jusqu’à la spéciale où on a du pousser le side pour qu’il démarre sur la ligne de départ.
Ensuite on a poussé le side pour qu’il démarre au CH suivant après avoir changé l’eau qui avait bouilli dans le radiateur.
Puis on a du pousser le side pour qu’il démarre au départ de la 2ème Spéciale.
Remonter au début du paragraphe et répéter 6 fois.
Voilà !!!!!
Mais on a quand même gagné, parce que des fois après l’avoir poussé pour qu’il démarre ben il a marché et on a bien roulé.

Rallye de l’Ain 28-29 juin 2014

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1 dans l’Ain. Bruno nous raconte :

C’est à nouveau la petite commune de Cerdon qui nous accueille pour ce 76éme rallye de l’Ain.
Comme à l’accoutumée, le jeudi est réservé aux reconnaissances du routier et des spéciales. Le parcours est composé de 3 boucles différentes en partie, mais assez simples à mémoriser. Quant aux spéciales, l’une se situe à Ceignes et elle a déjà été utilisée par le rallye les années précédentes. Par contre celle de Merpuis est nouvelle pour la plupart des concurrents, puisqu’elle a été disputée pour la dernière fois en 1999. Toutes les deux sont assez rapides, étroites et avec des changements de revêtements, il va donc falloir être très vigilant, surtout que la pluie est annoncée pour le samedi, jour de la course.
Vendredi matin, nous préparons le side-car pour passer les divers contrôles, ainsi que l’organisation de notre assistance. Car sur cette épreuve il n’y a que 15 minutes de prévu entre les 2 contrôles horaires, qui se situent au centre du village, donc nous n’aurons vraiment qu’une dizaine de minutes sous notre barnum pour faire le plein, manger un peu et surtout ne pas avoir de souci technique important.
10h30 le samedi matin et c’est le départ du premier conçurent pour un prologue sans chronos dans les épreuves spéciales. Puis nous attaquons le 2ème tour. Quelques kilomètres plus loin nous sommes au départ de la première spéciale. Nous faisons un passage propre mais sans excès, il faut dire que ce n’est pas évident de trouver de suite le bon rythme sans reconnaissances. On nous annonce un chrono à 4 dixièmes de seconde de nos principaux concurrents, l’équipage du superbe KTM Choda, Hervé Laur et Marie Laure Ferrieu. Cela nous rassure pour la suite du rallye car nous nous battons avec eux pour la première place du championnat. Hélas dans la 2ème épreuve, ils subissent une casse moteur qui va les contraindre à l’abandon, on est vraiment déçu pour eux car la bagarre entre nous s’annonçait intéressante.
La suite de l’étape de jour se passera sans difficulté pour nous et nous la remportons avec 15 secondes d’avance sur le Choda-Ducati 1198 de Cheylan- Szendroi.
Après une pause d’un peu plus de 2h consacrée à vérifier le side-car et à se restaurer, nous partons prendre le départ de l’étape de nuit. Mais les premières gouttes de pluie tombent et on nous annonce une bonne tempête avec un vent très fort, la nuit va être difficile.
Les 2 premières spéciales se passent bien et nous prenons un peu d’avance sur nos concurrents, mais à un contrôle horaire, on n’arrive pas à déchiffrer l’heure inscrite au stylo du Contrôle précèdent et le temps de comprendre que c’est un 1, on pointe en retard et on prend 15 secondes de pénalités. C’est ça aussi le rallye, et la course n’est pas finie, donc nous repartons de plus belle en espérant rattraper notre pénalité sur les 4 spéciales restantes. Et finalement il va nous manquer une seconde, mais nous prenons quand même la 2ème place de l’étape de nuit, derrière Albert Choin (notre constructeur du side-car) et Sandrine qui ont fait une superbe course.
Au final, nous remportons ce rallye en catégorie « side-car » avec une 29ème place au classement général, ce qui nous met en tête du classement provisoire du championnat de France side-car.

Et Diana ?
Ce week-end se déroulait la 4ème manche du championnat de France des Rallyes routiers, à Cerdon dans l’Ain, l’occasion pour moi de revenir sur mes terres natales
Le routier et les spéciales se passent en pleine campagne dans des paysages très verts et très jolis. Les spéciales sont étroites et rapides donc assez effrayantes, avec quelques virages piègeux en aveugle, il va falloir faire attention si on ne veut pas finir dans le décor.
On s’élance le matin sous une chaleur assez lourde malgré les quelques gouttes de pluie qui viennent de tomber, on est pas mal de side-cars et les meilleurs du plateau sont présents. Nous avons toujours les mêmes problèmes de démarrage à chaud mais maintenant je suis entraînée à pousser, et certains ont eu pire problème mécanique que nous puisque malheureusement à l’issue de la 2ème boucle le moteur du side-car KTM-Choda d’Hervé et Marie-Laure lâche et les contraint donc à abandonner.
L’étape de jour se déroule sans encombre, les 4 boucles s’enchaînent avec 8 spéciales de jour, la difficulté étant que nous n’avons des assistances que de 15 minutes entre chaque boucle, du coup dans la précipitation et le stress de ne pas repointer à l’heure on se retrouve à : faire pipi, boire, manger un gâteau et une banane, faire le plein d’essence, se rhabiller, tout ça en moins de 4 minutes chrono et arriver quand même au pointage en avance !
Mon papa est venu me voir donc avec un spectateur pareil, ma journée est à son apogée !
L’étape la plus difficile s’avère être celle de nuit. En effet la météo annonce des orages de grêle, par chance nous n’aurons que de la pluie, mais l’intégralité de l’étape se déroule sous des trombes d’eau.
Il nous reste encore 3 boucles à faire, on commence à sentir la fatigue, je me rends compte que Bruno mon pilote est fatigué lorsque que nous nous retrouvons à fond à l’heure sur un énorme ralentisseur qu’il avait juste «pas vu», on décolle violemment et là je réalise que notre attention et notre vigilance a fortement baissé…
Les spéciales sont détrempées, on passe même dans des flaques et des rigoles d’eau, ça glisse donc on assure et on fait très attention, mais bon ce qui est rassurant c’est que les conditions sont les mêmes pour tout le monde.
Nous faisons des temps à peu près similaires avec Albert Choin et son side-car Choda (dont il est le constructeur, et donc du notre aussi), et suivis par Michel Cheylan et son side-car Choda-Ducati, cette fois ils sont restés sur le goudron.
Le carton de pointage est trempé et on arrive un peu juste en temps à un CH après avoir suivi 2 motos classiques qui ne roulaient pas très vite (normal vu les conditions, il pleut de l’eau, des feuilles et même des branches et la route est très sale, je leur tire mon chapeau aux motos moi j’irais pas), du coup le temps que je comprenne que le «4» que je lis sur le carton est en fait un «1», nous pointons 1 minute en retard ce qui nous donnera une pénalité de 15 secondes, c’est bien la peine de se déchirer à les gagner en spéciales pour les perdre bêtement à un pointage !!!
Bruno se tord la cheville en essayant de pousser le side pour démarrer tout seul (preuve que je suis devenue indispensable), puis il se fait mal aux côtes en passant sur des bosses, et à la main dans une spéciale où il ne peut plus embrayer ses doigts restant crispés, mais heureusement on a un médicament magique le KALMETOU qui pourra guérir tous ces maux .
Mes gants sont tellement trempés qu’on dirait que j’ai fait la vaisselle avec, c’est la torture à chaque pointage de les enlever et les remettre.
En liaison le panier du side-car commence à se remplir d’eau, il se transforme en Balnéothérapie : piscine à remous (beaucoup de remous), et douche vivifiante, sympa cette petite thalasso improvisée ! Les routes sont assez défoncées et il y’a beaucoup de trous sur la route je suis vraiment secouée et au bout de 15H dans le panier ça commence à être douloureux. De plus nous faisons un concert de toux, mon angine attrapée en Corse s’étant réveillée, et celle de Bruno aussi apparemment, ça donne «200m tousse tousse à droite tousse tousse» « tousse tousse bien reçu tousse tousse», à tel point que nos radios de casque finissent par s’éteindre à force de nous entendre tousser.
Le voyant de batterie sur le Benelli s’est allumé, on ne sait pas si c’est juste un problème électrique ou si nous sommes en panne d’alternateur, on décide de continuer quand même, espérant par tous les moyens pouvoir passer la ligne d’arrivée et finir le rallye.
Nous pointerons au dernier CH à 2H15 du matin, après avoir fini pour moi le rallye le plus dur jusqu’à maintenant (quoique la Sarthe c’était pas de la tarte non plus), en descendant du side on fait cette fois un concert de «floc-floc» (bruit des bottes remplies d’eau), pour rejoindre le campement.
Le rallye n’est pas fini pour moi, j’ai encore quelques heures de route pour rejoindre le circuit de Catalunya où je suis attendue pour bosser, ce qui fait que je pars avant la remise des prix et ne monterai pas sur le podium, pour rien, puisque finalement je n’arriverai jamais au bout de la route, la fatigue ayant eu raison de moi…. SuperDiana a ses limites
La suite pour la finale du championnat au rallye du Dourdou dans 3 semaines !!
(au fait on a gagné et on est passé en tête du championnat)

Rallye du Dourdou 18-19 juillet

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Comment Les MARLUCHES sont devenus Champions de France de rallyes en catégorie « sidecar », Bruno ?

C’est en Aveyron, à Villecomtal que nous nous retrouvons pour disputer le 11ème rallye du Dourdou, qui est également la finale du Championnat 2014.
Les organisateurs nous ont préparé un rallye assez difficile composé de 2 boucles et 4 spéciales pour l’étape de nuit et de 3 boucles et 6 spéciales pour l’étape de jour. De plus les boucles de nuits sont différentes de celles de jour. Nous passons donc toute la journée du jeudi à faire les reconnaissances.
Vendredi, traditionnellement c’est la révision, le nettoyage et la préparation du side-car avant de passer les contrôles administratif et technique. Etant donné tous les petits soucis mécaniques que nous avons eus tout au long de la saison, nous y apportons un soin plus particulier, car il faut absolument que l’on finisse au moins une des 2 étapes pour être titré champion de France, car il nous manque 9 points.
La particularité du rallye du Dourdou, outre ses célèbres gravillons, est que l’on commence par l’étape de nuit et c’est un peu après 21h que nous prenons le départ. Les 2 spéciales sont très proches l’une de l’autre et vu que la nuit n’est pas encore vraiment là, c’est entre « chiens et loups » que nous les disputons. Sur les 2 tours, nous faisons des chronos tout à fait corrects et qui nous placent 3èmes de cette étape, mais le plus important était de la finir. Et au dernier Contrôle horaire la joie et l’émotion nous envahit, cette fois ça y est nous sommes Champions de France 2014 en catégorie « side-car ». Et c’est le 3ème titre pour le team puisque en 2002 et 2004 nous avions déjà gravi la plus haute marche du podium.
Au retour au parc d’assistance nos amis nous attendent pour nous féliciter, mais il faut penser à aller dormir car il est déjà 2h du matin et le départ de l’étape de jour sera à 9h.
Cette étape de jour sera très difficile physiquement, la fatigue de la nuit, le peu de sommeil et un tracé très tortueux va nous épuiser. Mais comme par magie à chaque départ de spéciale, on oublie tout sous l’effet de l’adrénaline et une seule chose compte, faire un bon chrono. Comme pour la nuit nous finirons 3ème de cette étape.
Et voilà, le championnat 2014 est terminé, nous sommes extrêmement contents d’être les nouveaux Champions de France. Nous remercions tous nos partenaires sans qui ce résultat n’aurait pas été possible, ainsi que le team les Galinettes de Montpellier, qui tout au long de la saison, nous a assuré l’assistance entre les boucles.

Diana, première Victoire !
Nous voilà à Villecomtal dans l’Aveyron pour le rallye du Dourdou, la finale du championnat. La particularité de ce rallye est que l’étape de nuit se déroule avant celle de jour. Et les boucles de liaison ne sont pas les mêmes pour les 2 étapes.
On s’élance pour l’étape de nuit donc le vendredi soir vers 21H30, j’ai déjà les yeux piquants de fatigue et de sommeil car les jours d’avant ont été très intenses mais il faut rester réveillés. On a oublié de fixer la lampe sur mon casque du coup je dois la tenir à la main pour éclairer le compteur, tout en tenant le roadbook et en essayant de me tenir moi même dans le panier, pas évident étant donné que les routes sont défoncées, ça tourne et ça saute de partout !
Dans un virage à gauche couvert de gravillons on fait un petit tout droit et on manque de se sortir, apparemment vu les traces on n’est pas les premiers, certains ont du tomber déjà à cet endroit.
Dans les spéciales on attaque mais pas trop, on veut surtout assurer et arriver au bout.

Notre peur pour cette étape est de tomber en panne, on est tellement habitués à avoir des problèmes mécaniques qu’on ne savoure pas vraiment le moment car on serre les fesses au moindre voyant allumé, on veut absolument passer la ligne d’arrivée car on sait qu’il nous manque 9 points pour nous assurer le championnat. C’est pourquoi lorsque nous arrivons au dernier CH de la scierie à l’entrée de Villecomtal et que je dis à Bruno « bon ben voilà je crois qu’on l’a fait » il ne trouve pas mieux que de verser une larme derrière sa visière. Voilà à l’issue de l’étape de nuit nous savons déjà que nous sommes champions de France.

Après ça l’excitation est si forte que nous avons du mal à fermer l’oeil, pourtant après 4H de sommeil on doit repartir pour la plus longue étape : celle de jour, avec 3 boucles qui sont longues et fatigantes. C’est vraiment dur d’émerger et dès la 1ère boucle la fatigue physique se fait sentir et on se demande comment on va pouvoir arriver au bout de la journée !! Bruno a mal partout, aux bras, au coude, aux pieds, et baille sans arrêt, moi c’est presque pareil mais je souffre en silence pour ne pas le démoraliser, après tout c’est lui qui conduit et je dois le garder motivé ! Pour ça j’essaie de l’encourager avec des gestes gentils au départ des spéciales, et ça marche, dès lors que l’horloge du décompte des secondes, 5…4…3..2..1…..

GOOOOO on oublie toutes nos douleurs et on donne tout pour arriver en haut au mieux qu’on peut. Dans les épingles à droite très spectaculaires je me jette hors du panier et vois l’herbe de près, je m’amuse beaucoup, les virages s’enchaînent très rapidement et je me dois d’être très vive, avec l’expérience accumulée lors de la saison j’ai compris comment passer plus vite d’un coté à l’autre.

Au départ des spéciales tous les sides et motos sont dans le sens de la route, et le notre est le seul à l’envers des autres (en effet on a pris l’habitude de devoir pousser donc on doit prévoir de la place pour pouvoir pousser en descente, hihi )
Justement pour nous aider à démarrer sans pousser Philippe l’équipier de Michel Cheylan sur l’hyperside Ducati, nous fait une danse de marabout avec des herbes magiques trouvées au départ de l’ES2. Ca fonctionne, le side démarre, même si on perd les herbes en route .
Pendant ce temps justement Michel prend le meilleur départ de course de sa carrière, 3..2…1…. position d’attaque et Vrouuuuuum vroummmmm à fond devant tous les spectateurs, zut il est au point mort et le side n’a pas bougé d’un poil dommage ! Hihi
A chaque pause assistance Bruno doit se badigeonner de baume magique Tamalou pour effacer ses douleurs, et prendre des vitamines pour tenir le coup.

Le roadbook est rigolo, on doit prendre direction Scoubidou (en fait c’est Coubisou, un village romantique où l’on se fait des bisous dans le cou), traverser le village de Gniagnia, puis Espadon, (bon ça doit être parce que je commence à avoir besoin de lunettes que je déforme tous les noms, ou alors c’est à cause des vibrations du Benelli).
Sur la route on repère une jolie maison en rénovation que Bruno projette d’acheter pour ses vieux jours…

En liaison on croise un serpent, puis on arrive sur un troupeau de vaches qui prend toute la largeur de la route, obligés d’attendre derrière puis on arrive à les doubler par la droite, Bruno manque de se prendre un coup de sabot d’une vache mécontente car il n’a pas mis son clignotant.
Les pointages aux CH se font sans trop d’avance, il ne faut vraiment pas traîner en route pour pointer à l’heure !
Au départ de la dernière spéciale on se rend compte que les attaches du coffre du side sont cassées et nous n’avons ni le temps, ni de quoi le fixer, donc on part en priant pour ne pas le perdre en route, finalement tout finit bien et on passe la ligne d’arrivée tout entiers.
Nous ne finissons que 4ème de ce rallye, devant ils ont vraiment du attaquer fort !
A la remise des prix le samedi soir nous montons sur le podium car nous sommes 1ers au championnat, et à notre grande surprise Bruno monte également sur un autre podium : il est 3ème vétéran !
Le lendemain je prends la route pour rentrer, et me voilà dans un rallye voiture cette fois d’un autre genre : je me retrouve en plein dans une…. tornade ! Et je dois rouler en slalomant entre les arbres et poteaux électriques qui tombent sur la route qui s’est transformée en fleuve avec des rapides dommage je ne suis pas en congés.

Il n’est pas prévu pour nous de refaire le championnat de France en 2015 car nous avons pour le moment d’autres projets encore plus grands.

Textes : Bruno Marlin, Diana Rauch
Photos : Diana Rauch

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